Les Révolution

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d’absorber tous les pouvoirs. Rome avait pris toutes ces précautions, comme le fait observer Machiavel avec son grand sens politique (1). G'étaient les consuls qui nommaient les dictateurs et leur remettaient les faisceaux. Le Sénat, les chevaliers, le peuple conservaient leurs priviléges. La république, en se donnant un nouveau défenseur, ne négligeait vien pour ne pas se donner un maitre. Voilà pourquoi Rome put recourir tant de fois à la dictalure, sans avoir rien à craindre pour sa liberté,

On voit souvent la dictature se produire d’une manière moins paisible et mettre ellemême la main sur tous les pouvoirs. C’est sa forme la plus détestable. Il ne s'agit plus ici d’une magistrature plus ou moins puissante, imposée par les événements ou proposée par la loi, en face d’un grand péril, mais de l’ab-

(1) Discorsi soprà la prima Dec. di T. Livio, lib I, cap. xxx1v. Rousseau avait lu Machiavel, quand il a parlé de la dictature à Rome, Voir le Confrat social, liv. IV, chap 1x.