Les Révolution

156 LES RÉVOLUTIONS.

la marche de cet esprit révolutionnaire qui vous attriste et vous épouvante.

Je ne connais point de peuple qui, content de son sort, ait pris un jour la peine de renverser son gouvernement pour se donner le plaisir de l’inconstance. Il y a des moralistes, je le sais, qui prétendent que le bonheur ennuie. Mais ces honnêtes moralistes se sont trompés de mot. Ge qui ennuie, c’est la volupté. On ne s'ennuie pas, on ne se fatigue pas de la jouissance calme et paisible de ces biens, qui sont la partie la plus précieuse du patrimoine de l'humanité.

Un des dangers qu’entraînent des agitations trop fréquentes, c’est la naissance de l'esprit révolutionnaire. On s’accoutume aux commotions politiques, on en prend même le goût, et elles finissent par devenir un besoin pour certains caractères. (C’est l’histoire d’Aristippe. Il avait bravé les périls des conspirations et des révoltes, pour assurer le triomphe du gouvernement de son choix. Ge