Les Révolution

162 LES RÉVOLUTIONS.

leur arrive même plus d’une fois d’être trahies : mais qu'importe? Elles ne doivent jamais désespérer de l'avenir, tant que quelques hommes leur demeurent fidèles et savent rester debout pour les défendre. Les lâches et les traitres se moquent naturellement d’eux, mais la fortune finit toujours par se rendre à ces obstinés.

« Où irez-vous si Charles-Quint vous met au ban de l'empire? » disait-on à Luther. — Sous le ciel, » répondit le réformateur. Telle est l'histoire des idées : vaincues et persécutées elles s'en vont sous le ciel, et elles finissent ainsi par s'emparer du monde.

Tout homme ou tout parti qui succombe en luttant contre les institutions régnantes, doit s'attendre à toutes sortes d'injures. Aucune invective ne lui est épargnée; c’est ce qui arrive surtout, s’il a menacé les intérêts de quelque caste jalouse. La force veut montrer qu’elle a raison, et elle cherche à le prouver en prodiguant les outrages à ses victimes.