Les Révolution

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malheur peut-être, c’est de violer trop sou-

vent les principes qui font leur force morale.

Les passions, les colères du combat, parfois

aussi les besoins de la défense, poussent mal-

heureusement à ces excès. On vit des Romains

sous l'empire chercher à se défendre en renversant sur leurs adversaires les statues des

dieux qui décoraient les portiques des tem-

ples. Nous faisons comme ces Romains, sauf à relever un jour ces images divines dont nous ne trouvons plus, hélas! que des débris,

tristement épars sur le sol.

Ne demandez pas de la justice aux partis, surtout dans les temps de révolution : les plus généreux sont injustes. S'ils ne l’étaient pas, ils se croiraient moins forts. Les esprits élevés peuvent le regretter, mais ils sont toujours en petit nombre, et c’est la foule qui l'emporte.

Qu’un roi ou qu’un prince soit immolé par un peuple, après le jugement le plus solennel, on se hâte de crier à l’assassinat, et les élégies pleuvent de tous les côtés. Mais que des