Les Révolution
DE QUELQUES FAUX JUGEMENTS. 3 dans ce péle-mèle d’un peuple.qui marche tumultueusement à la défense ou à la conquête de ses droits et de ses libertés. C'est une tempête, si l’on veut, et les amis de la discipline s’en peuvent effrayer; mais cette tempête est salutaire : elle ressemble à ces orages qui balayent Îles airs et rétablissent partout sur leur passage l'équilibre rompu des éléments.
Voici un petit discours qui a été répété bien souvent depuis une cinquantaine d’années : « Le peuple est devenu trop exigeant; il n’est plus possible de le satisfaire. Quand mettra-t-on un terme à toutes ses prétentions? Ïl est temps qu’on y songe, sil’on ne veut pas exposer la société à quelque catastrophe irréparable. » Ge ne sont pas des gentilshommes aveuglés par l’esprit de caste qui tiennent ce langage, mais des gens de roture, qui ont gagné de l'argent et du ventre, des popolani grossi, comme disaient autrefois les Florentins. Ces braves gens ayant fait leur lit, les révolutions et les réformes ne doivent plus être tolérées : la sagesse veut qu'on les écroue et qu'on monte la garde autour deleur prison.