Les Révolution

38 LES RÉVOLUTIONS. voir si cette intervention de la force est op-

portune ou si elle ne risque pas d'aboutir à des sacrifices inutiles.

Vous prétendez qu’il n’est jamais permis de recourir à la force contre les institutions politiques et sociales. Il vous reste à démontrer, pour avoir raison, que la tyrannie se corrige d'elle-même ou que des générations entières doivent se résigner à l'oppression, en attendant que la marche, toujours si lente, des idées amène le jour de la justice.

« Quand le joug devient intolérable, a dit un grand poële, l’opprimé étend ses mains vers le ciel : il y va chercher ses droits qui sont suspendus là-haut, éternels et indestruetibles, comme les astres mêmes. L’opprimé, quand tous les moyens lui manquent, a une dernière ressource : c’est le glaive (1).

Notre éducation, nos mœurs, cette générosité, peut-être excessive, qui nous inspire le

(1) Schiller, Guillaume Tell, acte IT, scène rr.