Les Révolution
PAR QUELS MOYENS ELLES RÉUSSISSENT. 75 souvent on y perd plus qu’on n’y gagne; car on n'offense pas seulement ceux qu’on frappe, on déplaît aussi à beaucoup d’autres. On supprime sans doute un ennemi, un obstacle, mais la semence reste, et l'ennemi qui disparaît est bientôt remplacé. Il arrive même souvent, comme dans la fable de l’hydre, que d’une tête coupée naissent aussitôt sept nouvelles têtes (1). »
Il est toujours plus ou moins facile de faire une révolution et d'en assurer le succès, quand on n’aspire qu'à changer le chef du gouvernement, sans toucher à la forme du pouvoir ni aux institutions qui l'entourent. Ce n’est qu’un cavalier à démonter; le cavalier à terre, un autre est là pour prendre sa place. On ne fait que changer les harnais, et le pouvoir se remet en selle sur le dos du peuple, ce vieux Bucéphale des rois. Ainsi s'explique le succès de tant de révolutions à Rome, à Bysance et dans les monarchies orientales, sans parler de notre Europe moderne.
(1) Ricordi politici e civil: