Les Révolution

76 LES RÉVOLUTIONS.

Les révolutions démocratiques offrent de grandes difficultés, surtout dans les États qui ont vécu longtemps sous le régime monarchique. Il ne s’agit pas seulement de chasser un roi, mais la royauté elle-même, avec les intérêts qui lui servent d'appui. Le meilleur moyen, c’est d’opposer à ces intérêts, qui sont ceux du petit nombre, les intérêts de la foule, c’est-à-dire du peuple tout entier, qui devient ainsi l'héritier de la monarchie et qui s’arme au besoin pour défendre son héritage.

Onne doit pas négliger, quand on veut fonder une république, d’écarter avec un soin jaloux tout ce qui peut rappeler la monarchie. Rien ne doit être ménagé. C’est peu de s’attaquer aux emblèmes du pouvoir déchu : il faut craindre jusqu'aux pierres des palais, qui ont servi de demeure à la royauté et qui semblent conspirer encore pour elle. Qu'on n'hésite pas à les détruire, s’il est impossible d’en changer la signification et le caractère, en les appropriant à des usages nouveaux. On a toujours vu les usurpateurs, qui voulaient faire souche de rois, se substituer partout au peuple et marquer tout de leur griffe. Ilyena