Les Révolution

DES CAUSES QUI LES FONT ÉCHOUER. 83 qu’elles multiplient imprudemment le nombre de leurs adversaires. Il faut qu'elles aient un but unique, précis, déterminé et qu’elles y marchent d’un pas résolu. Les résistances, dans ce cas, sont moins nombreuses, et il est plus facile d’en triompher.

Ce qui est aussi dangereux, sinon davantage, c’est de proclamer, au nom de certaines doctrines, qui sont à peine ébauchées, des idées et des principes dont l’application est difficile et parfois même impossible. On allume ainsi des espérances que la loi ne peut pas tenir. C'est un ferment d’agitation, jeté dans les foules, et il en sort plus d’une fois des guerres civiles, qui détruisent l’œuvre des premiers jours.

C'est courir au devant d’un échec, lorsqu'on veut fonder un nouveau régime, que d'entreprendre en détail de petites réformes. Platon disait que c’était vouloir couper les têtes de l’hydre. Il n’y a que les grands coups qui puissent assurer la victoire,