Les serviteurs de la démocratie

APR 258 LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE

Il se retrouva tout entier intrépide ét calme devant le danger, le 2 décembre 1851. Avec Victor Hugo, Madier de Montjau, Schœlcher, Charamaule, Baudin, il essaya d'organiser la résistance. D'un autre côté, {rois normaliens, trois professeurs de l’Université, Jacques, Despois et Deschanel, parcouraient les fauboures en appelant le peuple aux armes. Malheureusement les uns furent tués ou blessés, les autres arrêtés et jetés en prison.

Après le coup d'État, Edgar Quinet, vaincu et proscrit, se réfugia en Belgique. Il fut un de ceux qui honorèrent et glorifièrent par leur attitude et par leurs travaux la proscription française.

C’est sur la terre d’exil qu'Edgar Quinet a écrit ses plus beaux livres; c’est de l'exil que sont datés (1865) les deux volumes consacrés à la Révolution française. OEuvre magistrale, d’une originalité féconde et qui suscita, comme tous les travaux de grande valeur, de véhémentes controverses. Dans cet ouvrage, Quinet prenait résolument parti contre les Jacobins et les doctrines de salut public. Il prouvait que si la Révolution, en aboutissant à l'empire, avait fait la plus désastreuse des faillites, c’est parce qu’elle avait méconnu les idées de liberté. Un publiciste de grand talent, M. Peyrat, entreprit de réfuter la thèse de Quinet. Mais elle résista . à cette puissante critique.

IV

Lorsque, en 1859, Napoléon III se crut assez fort pour décréter l’amnistie en faveur de ceux qui avaient combattu le coup d'État, plusieurs proscrits repous-