Les serviteurs de la démocratie

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BAUDEN 273

Ne trouvant pas dans la carrière choisie l’indépendance dont sa nature avait besoin, il quitta l’armée et vint s'établir à Paris, où il exerça gratuitement la médecine dans les quartiers pauvres. Son désintéressement et son dévouement le rendirent bien vite popülaire dans nos faubourgs. Il se mêla avec activité au mouvement politique de cette époque, prenant foujours parti pour les maiheureux et les souffrants.

Baudin, dans toutes les réunions publiques ou privées où il pouvait pénétrer, parlait en, faveur de légalité politique, des droits du peuple, de la nécessité de transformer une société dans laquelle les meilleurs et les plus laborieux n’étaient pas toujours assurés du pain du lendemain. La Révolution de 1848 lui apparut comme le commencement d’une ère de délivrance. Il prit hautement le titre de démocrate socialiste et fit applaudir dans les clubs sa parole convaincue, son éloquence primesautière et railleuse.

Lorsque le département de l'Ain eut à envoyer des députés à l’Assemblée nationale, Baudin avait été un des premiers choisis. Il prit place à côté de Barbès et de Victor Considérant.

Le 13 juin, au moment où fut votée, contrairement à la Constitution, l'expédition de Rome, Baudin s’éleva vigoureusement contre les tendances cléricales qui se manifestaient parmi les députés.

Baudin le martyr est connu, Baudin l’apôtre de la laïcité de l'éducation, de la séparation de l'Église et de l’État, de la libérté de la presse, de la liberté d’association et de réunion, est presque ignoré. C’est notre orgucil à nous, qui combattons pour ces libertés sans lesquelles il n’y a pas de République digne de ce nom de pouvoir revendiquer un pareil précurseur. Bien avant nos éloquents amis de l'heure actuelle, Baudin