Les Slovènes : avec deux cartes
celui-ci parmi les Slovènes. L'érudit Cop, doué d'une intelligence profonde de la poésie, connaissant d'une manière parfaite l’universalité de la littérature européenne, en fut le grand incitateur. Pre$eren. — France Preseren (1800-1840), avocat stagiaire, fut le poète le plus important, le meilleur poète lyrique parmi les Yougoslaves en général.
La rude destinée du poète, qui a souffert beaucoup sous le régime réactionnaire précédant l’année 1848, se reflète dans ses vers. Ils respirent une douleur âpre s'élevant parfois jusqu'au désespoir, s’adoucissant à la fin en renonciation, restant toujours dans une expression universellement humaine. La conscience de la dignité, jointe à celle de la vocation douloureuse du poète, le relie littérairement à Byron; il se meut dans la sphère du romantisme, de Petrarca, et de la poésie antique. Le nombre de ses poésies étant assez limité, il fait admirer la variété des intonations qu'il manie et des formes poétiques qu'il maîtrise : la simple chanson populaire s’y trouve à côté de l'hymne puissant ; du sonnet aux pensées profondes on passe au ghazel gracieux ; la visoureuse ballade suit une romance leste, l’épi-