Lettres inédites de Frédéric Gentz à sir Francis d'Ivernois (1798-1803)
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sant jusqu’à l'époque de la guerre de Russie, époque à laquelle il se rendra dans ce pays avec une mission officieuse du Gouvernement de Londres. à
On voit, par Le début de la première des lettres que nous publions ici, que d’autres lettres — probablement perdues — l'ont précédée. Cette correspondance a-t-elle continué après le 9 septembre 1803 ? Nous l'ignorons. En tout cas, Gentz ne parle pas de d’Ivernois dans ses Tagebücher, où pourtant il notait volontiers les lettres inportantes qu'il recevait ou adressait. D’autre part, rien, dans les papiers de d’Ivernois, ne permet de penser qu'après cette date du 9 septembre 1803, il y ait eu brouille entre les deux hommes.
Les huit lettres de Gentz que nous publions, ainsi que la lettre de d’Ivernois à Gentz que nous y avons jointe, font partie des papiers de Sir Francis d’Ivernois conservés à la Bibliothèque publique et universitaire de Genève.
Orro KaRMIN
Berlin, ce 20 mars 1798. Monsieur!
J'ai reçu successivement, d’abord la lettre très obligeante, par laquelle vous avez bien voulu m’annoncer l’envoi prochain de votre dernier ouvrage !, que j'attends avec impatience depuis que j'en espérais la publication d’après les gazettes de Londres ; ensuite les 256 premières pages que Msr. le comte de Tauenzien ? a eu la bonté de m’apporter, enfin l’exemplaire complet du premier volume que vous m’avez fait parvenir par My Lord (sic) Elgin*.
Je devrais avant toutes choses vous exprimer, Monsieur, de la manière la plus forte et la plus vive, combien je suis sensible
1. Sir Francis D'Ivernois, Tableau historique et politique de l'administration de la République française pendant l’année 1797, des causes qui ont amené la révolution du 4 septembre et de ses résultats, Tome I. À Londres, février 1798.
2. Bogislaw-Frédéric-Emmanuel, comte Tauentzien de Wittenberg, général prussien (1760-1824).
3. Thomas Bruce, comte d’Elgin et Kincardine (1766-1842), ambassadeur d’Angleterre à Berlin de 1795 à 1799.