Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

LE FTRIE

AU ROZ DE SARDAIGNE.

Paris, Le 1er Septembre 1792.

DE CE TS NE orme SIRE,

Le TRE maifon qui règne depuis 792 ans, n’a eu nityrans, ni princes doués d’un grand caraëtère , à lexception de Vitor-Amédée, votre ayeul, & le premier roi de votre race, qui réunifloit au cœur le plus magnanime , le génie le plus entreprenant ; talens & qualités avec lefquels ce prince auroit pu opérer une grande révolution dans le fyftême politique de l’Europe, fi les circonftances avoient fecondé fes deffeins hardis.

La plupart de vos ancêtres, fire, ont plus brillé par” leur intrépidité, par leur capacité pour le commandement des armées, par l’art de traiter avec dextérité les affaires étrangères, & par leur modération dans l'exercice de leur autorité ; que par [a fagefle de leur gouvernement ; car jamais on ne regardera comme fage, un gouvernement qui ne fut point fondé fur une conftitution capable de garantir aux gouvernés la jouifflance de leurs droits naturels ; un gouvernement, où les loix, les impôts & toutes les inftitutions bleffoïent la propriété des biens ;