Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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Un matin que je me rendais aux bains publics, qui à Tours étaient un endroit fort agréable d'hygiène et de rendez-vous, je vis la grande rue très animée, et, m’ap: prochant des groupes, j'appris que le général Liébaut, ti descendu cette nuit à l'hôtel de la Boule-d'Or, y avait eu ce matin même une querelle avec son domestique. Ses chevaux de poste arrivés et attelés, il avait envoyé ce domestique porter une lettre au général Liébert, et, lorsqu'il avait jugé pouvoir n'être plus vu, il était parti; mais le domestique, au lieu de porter la lettre, était allé s'embusquer, et, lorsque la voiture était arrivée à sa hauteur, il avait sauté aux chevaux etles avait arrêtés en criant que le général lui volait ses gages. Alors Liébaut avait mis pied à terre, et le maître et le valet s'étaient battus comme des crocheteurs; la garde était venue, et le maître n’avait continué sa route qu'après avoir payé au domestique tout ce qu'il lui devait.

Trois jours après, mons Liébaut était destitué.

(Général THIÉBAULT, Mémoires, t. III, p. 303.)

Le Général LINOIS

Château de la Haye, près Gueldres, 25 fructidor an XII. Au vice-amiral Decrès,

Monsieur Decrès, ministre de la marine, j'ai lu avec attention le rapportetles différentes lettres du capitaine général Decaen. La conduite du général Linois est misérable. Celle du capitaine Larue plus misérable encore. — NAPOLÉON.

: (Correspondance de Napoléon 1°, t. IX, p. 660.)

Cologne, 28 fructidor an XII.

Au vice-amiral Decrès,

Monsieur Decrès, ministre de la marine, je vous ai déjà exprimé tout ce que je ressentais dela conduite du général Linois.