Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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Le Général PIET DE CHAMBEL

Arrivé à Poitiers, je donnai un dîner qui me rappelle l’un des trois grands buveurs que j'aie connus : Pichegru, le général de division Bisson, et mon convive Piet de Chambel, alors ordonnateur de la division militaire dont le quartier général était à Poitiers. Pichegru buvait sans bravade quinze à dix-huit bouteilles de vin; les deux autres dépassaient ce nombre et l’on m'a même soutenu que Bisson le doublait.

Quoi qu'il en soit, c’esten toute ignorance que j'avais invité ce Piet de Chambel; par bonheur le préfet, que J'avais eu l’occasion de voir le matin et présumant que l’ordonnateur serait de mon dîner, m'avait averti qu'il ne buvait que du vin de Bordeaux et qu'il en buvait vingt bouteilles.

(Général TaréBauzr, Mémoires, t. 3, p. 190.)

Le Général PIRÉ

Le général Piré ne voyage jamais sans un bon cuisinier. (Commandant ParQuiIN. Souvenirs, p. 304.)

Le Général POINSOT

Comme je témoignais à ce général mon étonnement de ce qu’il pût se séparer de sa femme sans nécessité, voici quelle fut sa réponse : « Lorsque je reçois, me dit-il, mes lettres de service pour une campagne active, j'achète une propriété que ma campagne est destinée à payer. Sitôtdesconquêtes faites, j'obtiens un commandement et, la tranquillité un peu rétablie, je fais venir ma femme; puis, dès que j'ai réuni la somme nécessaire pour acquitter la dette que j'ai hypothéquée sur la guerre, Mne Poïinsot part pour effectuer ellé-même les paiements, liquidler ma nouvelle propriété, et parfois l'agrandir. » Rien n’était plus clair,

(Général Tarésauzr, Mémoires, t. HL, p. 138.)