Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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pour la plupart, des gens sans aveu, ramassés dans tous les \ pays (1). »

Ce sont peut-être ces soldats que la Chronique de SaintDenis dépeint « pillards, larrons, voleurs, infimes dissolus, excommuniés. Ils ardaient les monastères, tourmentaient les prêtres, puis leur donnaient grands bufles et grosses gousses ».

La Chronique de Bertrand du Guesclin, parlant des bandes de soldats, dit aussi :

Gens de maint pays et de mainte nation,

L'un Anglais, l’autre Escot, si avait maint Breton, Hannuyers et Normands y avait à foison,

Par li païs alloïient prendre leur mancion,

Et prenaient partout les gens à rainçon.

Et il n’y demeurait bœf, vache, ne mouton,

Ne pain, ne char, ne vin, ne oye, ne chapon, Tant pillar, meurtrier, traïteur et félon

Etaient dans la route dont je fais mention.

Tous ces hommes étaient employés par les rois de France, qui, s'ils ne pouvaient les payer, autorisaient leurs brigandages. C’est ce qu'avait fait Louis VII. De même, en 1525, les bandes militaires obtinrent du roi la permission de « vivre sur le peuple » en attendant le paiement de ce qu’on leur devait. Tous les environs de Paris furent pillés.

Quoï d'étonnant à cela de la part de ceux qu’une ordonnance de. François Ier de septembre 1543 appelle « des hommes méchants, flagitieux, abandonnés tous les vices ». Ces hommes, pour avoir de l’argent, étaient capables de tout. Au sièce du château de Fleuranges, des lansquenets vendirent leur général pour une somme assez modique et livrèrent la placé au comte de Nassau.

« Les compagnies se recrutaient-de tous les gredins résolus à faire valoir le métier. Toutes les bandes étaient accompagnées de garces qui n'étaient pas moins voleuses que les mauvais gars qu'elles accompagnaient. Strozzi (2) avait

te ; ! PS

(x) Fierré. Histoire des lroupes étrangères au service de la Frmèr ; F2;

(2) Maréchal de France, F'ng