Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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donné surtout la facilité dérisoire avec laquelle les têtes couronnées d’alors déclaraient la guerre à leurs voisins. Chacun sait que la cause secrète de la guerre que Louis XIV fit à la Hollande, en 1688, fut la mauvaise humeur que lui causa

la vue d’une croisée de Trianon, qui n’était pas d’aplomb

(Mémoires de Saint-Simon), et que les plaisanteries que le roi de Prusse faisait contre Madame de Pompadour décidèrent la guerre de sept ans. :

Pour aller piller les états voisins, et s'enrichir aux dépens d'autrui, il n°ÿ avait même pas besoin d’appartenir à un régiment. Des négociants se réunissaient, et, sous la conduite d’un hardi corsaire, allaient dépouiller les villes américaines.

Par exemple :

« En 1711, une compagnie, formée principalement de négociants de Saint-Malo, excités par Duguay-Trouin, fournit aux frais d'armement d’une flottille avec laquelle ce célèbre marin s’empara de Rio-Janeiro. Les résultats de cette expédition élevèérent à 92 pour 100 le bénéfice des intéressés : la ville portugaise ayant été d’abord pilléè, puis rachetée moyennant 12 millions, 500 caisses de sucre et beaucoup d’autres conditions onéreuses. »

Magasin pittoresque, année 1834, p. 76.

Mais si le soldat français s’adonnait au vol et au pillage, il ne faut pas croire qu'il dédaignait pour cela certains profits d’un caractère un peu plus spécial :

« Le garde-française est charmant avec son habit blanc à revers bleu de ciel, lorsqu’ayant à son bras une jeune beauté qui baisse les yeux, il frise galamment sa moustache en montrant à sa compagne les blonds épis de la moisson nouvelle, asile discret qui doit abriter leurs amours. Il y'a là matière à de ravissantes aquarelles ; en dehors du dessin, le garde-française est ce qu'on peut appeler un garnement fort peu sentimental de sa nature, nullement scrupuleux dans les affaires de cœur, et racoleur plus que les nécessités du service ne le permettent. Faire le racolage sur le Pont-Neuf, sur le quai de la Ferraille au profit du roi de France, ne lui suffisait pas; plus d’un enrôlait des défenseurs à la patrie et des amants à ses maîtresses. Quelles maîtresses! bon Dieu,