Louis XVI et la Révolution
268 LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION. Cest un système général, contre toute l’Assemblée :
Pour récompenser le mérite
De nos divins législateurs,
Dans ces beaux jours tout nous excite, Français, à les combler d’honneurs ; Que celui donc qui nous gouverne
Les décore de grands colliers,
Et qu’il les fasse chevaliers,
Mais chevaliers de la lanterne.
Ilen estde même pour tous les adversaires politiques, même et surtout contre les confrères en journalisme, « un Marat, un Desmoulins, un Prudhomme, et tant d’autres écrivassiers tous dignes du dernier supplice. » La guillotine devient pour les apôtres un thème à plaisanteries macabres, On ne sait s'ils se hâtent d'en rire de peur d'en pleurer. Mais ces railleries de 1790 font songer aux terribles réalités de 1793, et paraissent bien imprudentes. Est-ce une provocation bien adroite que celle-ci :
Barnave du bon Guillotin
Trouve l’instrument trop humain, C’est ce qui le désole.
Par ses regrets nous jugeons tous
Qu'il doit l’éprouver avant nous, C’est ce qui nous console.
Lancer de pareilles plaisanteries, qui semblent du reste très sérieuses au fond, autorise toutes les représailles, surtout quand la violence de l'attaque dépasse les ripostes les plus sauvages d'Hébert et de Marat, quand on ose écrire : « Il faudrait ensuite chasser tous les démagogues pour en faire la justice la plus sévère, et se repaitre du spectacle de les voir tous subir le même sort que nous faisions subir aux crapeaux dans la campagne, en les accrochant au bout d’une perche sur les ruines de la Bastille, pour les faire mourir à petit feu. »
Ge sont là des gamineries d'enfants terribles, dira-t-on,