Louis XVI et la Révolution

L'AGITATION A PARIS. 269

en guise d’excuse. — Non, c’étaient là de déplorables exemples, qui n’ont été que trop suivis, au grand dam de ceux qui les ont donnés. Les contemporains mettent avec raison les Actes sur le même rang que le journal de Marat. Quand Malouet dénonce l’Ani du peuple, on propose aussitôt à la Constituante de faire poursuivre du même coup les apôtres. Ils se valent en effet. La légèreté de ces derniers est d’autant plus coupable qu'au fond ils paraissent assez sceptiques. Ils s’amusent à railler les adversaires de leur époque, c’est-à-dire ceux qui pensent comme eux :

Un écolier de quatorze ans Écoutait deux octogénaires Douairières Qui maudissaient les temps présents. Rassurez-vous, bonnes mamans, -Interrompit le jeune hère, Dans deux cents ans ce siècle de misère

S'appellera le bon vieux temps.

Ils plaisantent leur propre cause; ils rendent pleine justice à la maladresse de leurs partisans :

Dans l’auguste Assemblée il est sûr que tout cloche. La raison? Chacun l’aperçoit. Le côté droit est toujours gauche, Et le gauche n’est jamais droit.

Ils trouvent la cour « toujours légère et niaise ». Enfin il n’est personne, si haut placé soit-il, qui ne porte la marque de leurs coups. Les plus grands personnages mêmes ne sont pas épargnés. Monsieur est accusé d'égoisme et de lâcheté, dans un Noël :

Grand ami du silence, Du bon vin, du repos, Le comte de Provence Balbutia ces mots :