Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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naie, reconnaissait que les Recherches sur le Feu « renfermaient des expériences nouvelles et intéressantes ».

Romé de Lisle, le premier cristallographe du siècle dernier, cite Marat comme autorité en faveur de la thèse qu’il soutient dans son opuscule sur le Feu central. Il rapproche son opinion de celle de Buffon, et les met toutes deux sur un pied d'égalité (1). Il est, avec eux, d'avis que les rayons solaires ne produisent de chaleur qu'en excitant dans les corps le mouvement du fluide igné qu'ils contiennent. Les physiciens modernes ne pensent pas d'autre façon sur ce sujet (2).

Le savant bibliothécaire genevois, Senebier, tout en trouvant hasardées les expériences de Marat, n'osait porter un jugement définitif qu'après les avoir soigneusement contrôlées (3).

Georges-Louis Le Sage, qui fut chargé par MM. de Buffon, Mairan, et Bailly de répondre à Romé de Lisle, n’objecta que quelques critiques de détail aux théories de Marat (4). S'il ne

(1) V. Pièce justificative n° XXXV.

(2) V. l'ouvrage du docteur Meray : Geos, ou Hist. de la Terre, géologie philosophique, 1861 in-8, t, Ier, 405.

(3) Lettre autographe à Romé de Lisle (Document inédit, pièce justificative n° XXXVI).

(4) Lettre à Mme la baronne de *** sur la chaleur du globe, démontrée par MM. de Mairan et le comte de Buffon, soutenue par M. Bailly, et encore existante malgré les