Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

MARAT INCONNU 179

d'Angleterre presque tous les exemples à l'appui de ses principes. »

pévorer trente mortels volumes, en faire des extraits, les adapter à l’ouvrage, tout cela fut l'affaire de trois mois. Durant cet intervalle, Marat travailla régulièrement vingt -et - une heures par jour, prenant à peine deux heures pour son sommeil, et se tenant constamment éveillé par des doses répétées de café noir. Cet excès de travail faillit le tuer. Il tomba dans une -espèce d'anéantissement, < qui tenait de la stupeur », perdit la mémoire et resta pendant treize jours comme hébété. Cet état ne prit fin que par le repos, « aidé du secours de la musique ».

11 n’était pas au bout de ses peines. Les éditeursserefusaientà présenterl'ouvrageau public; son imprimeur lui-même lui retira un concours, dès longtemps promis. Pour le coup, il se jugea enserré dans un cercle d'ennemis acharnés à sa perte. Pendant six semaines, l conserva une paire de pistolets sous son chevel, « bien décidé à recevoir convenablement le messager d'État qui viendrait lui enlever ses papiers. » À la fin, indigné de toutes ces entraves, il prit le parti de faire don de l'édition presque entière aux Sociétés patriotiques du nord de l’Angleterre, réputées Les plus pures du royaume.

Bientôt après on lui intercepta ses lettres, la correspondance de ses parents et de ses amis...