Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

194 MARAT INCONNU

M d'André, morte à Neufchâtel, il y a quelques années, avait retenu tout un madrigal de M. Marat, dont on n’a guère conservé que ce quatrain, assez joliment troussé... pour un amateur :

Les Grâces ont moins de fraicheur, Vénus a moins de charmes, L'Amour même, toujours vainqueur, Doit vous rendre les armes.

Il est juste d’ajouter qu'un érudit, assez versé dans ce genre de littérature, prétend avoir déjà lu ces vers quelque part, et assure que Marat n'avait fait que les réciter.

Il est certain que Marat tournait assez facilement le vers; à preuve cet autre échantillon poétique, assez peu digne d’être conservé, mais dont on a, tout au moins, garanti l'authenticité (1). Voici dans quelles circonstances la pièce qui suit aurait été composée :

M. Neuhaus, fils d’un médecin de Neufchâtel, et père d'un des hommes d'État les plus distingués que la Suisse ait produits, avait lu dans une Société quelques vers railleurs à l'adresse des dames de la ville.

(1) Le Quérard, t. II, 468.