Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

MARAT INCONNU _ 193

élégamment relevés en draperies, d’un lustre brillant et de superbes vases de porcelaine, remplis de fleurs naturelles alors rares et de haut prix (1). »

Mr° Roland avait la rancune solide. Elle avait jadis témoigné à Danton le désir de voir le monstre de près. «Il faut connaître les monstres, écrivait-elle, et j'étais curieuse de savoir si c'était une tête désorganisée ou un mannequin bien soufflé ; » et Danton qui n’aimait pas lPindiviau Marat « s'en défendit comme d’une chose bien inutile, même désagréable, puisqu'elle ne lui offrirait qu'un original qui ne répondrait à rien (2). »

Marat n'avait pas toujours été l'animal indécroltable, comme il s'appelait lui-même, l'être insociable qui se confinait dans un isolement voulu.

Avant 1789 il était très recherché pour la grâce de sa conversation et la variété de ses connaissances.

Au retour d’un de ses grands voyages à travers l'Europe, il était revenu faire un court séjour en Suisse, dans le comté de Neufchâtel.

On s’étonnait de trouver réunis en lui, comme naguère en M. de La Condamine, un savant distingué et un agréable faiseur d’impromptus.

() Mém. de Me Roland, t. II, 191. (3) Idem, t. II, p. 41.