Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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lèrent une maladie dartreuse, dont il souffrit des douleurs inouïes, qui ne fit que s’aggraver chaque jour davantage, qui envahira successivement tout le corps, qui finalement le rendra repoussant à voir, qui donnera prise aux plus indignes outrages (1).

D'autre part, au mois de juillet 1791, on lisait dans l'Oraleur du peuple (2) : « Les hommes vains qui prétendent que la patrie n’est pas une passion.…, changeraient bientôt de langage s'ils étaient au chevet de l'ami du peuple ; s'ils le voyaient dans un lit de douleur, tourmenté d'une migraine affreuse et dévoré d’une fièvre ardente, la tête enflée comme un boisseau avec une fluxion épouvantable sur tout le côté gauche, et les vésicatoires sur les cuisses, ne pouvant changer d'attitude depuis plusieurs jours.

Plus tard, la même feuille donnait des nouvelles de l’illustre malade : « Quelle douleur pour les amis de la liberté de savoir en proie à la maladie la plus allarmante le plus intrépide défenseur des droits du peuple.., un citoyen enflammé du patriotisme le plus pur et le plus infatigable, en un mot, de M. Marat, l'ami du peuple. On a voulu révoquer en doute son existence... j'ose certifier qu'il y à une quinzaine de jours, après

(1) Bougeard. Marat, l'ami du peuple, t. T, 287. (2) Oratèur du peuple, n° 3.