Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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ses prétendus amis, un espagnol nommé Guzman, avait conservé sur lui comme un fétiche jusqu'à sa mort survenue quelque temps plus tard ?

C'est une de ces mystifications grossières, dont se rend parfois coupable l'esprit de parti; mystification heureusement déjouée par la Sagacité d'un chercheur érudit, l'auteur des Épisodes et Curiosités révolutionnaires.

Le doute n’est plus possible quand on a eu sous les yeux le fameux billet; et l’on s'étonne seulement que des historiens, comme Dulaure et surtout L. Blanc, se soient faits les éditeurs inconscients de cette absurde affabulation,

Sans nous arrêter aux considérations graphologiques si lumineusement exposées par MM. L. Combes et Et.Charavay, qui ont faitremarquer avec tant de justesse l'écriture artistement tremblée, et d’un tremblement qui prend des proportions maladroïtement exagérées, il nous sera facile de démontrer que Marat n'a pu matériellement écrire, et par suite que ce billet constitue un faux bien caractérisé.

« L’instrument a perforé l'aorte, pénétré dans l'oreillette gauche du cœur. » En faut-il davantage pour expirer sur le champ ?

Marat était déja mort, quand le chirurgien Pelletan est arrivé près de lui. Celui-ci, comme il est d'usage en pareil cas, a porté immédiatement un ou plusieurs doigts sur la blessure :