Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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202 MARAT INCONNU

Lepelletier-Marat figurent en grand nombre : de même les Rousseau-Marat, Marat-Duchesne et Marat-la-Montagne.

Une femme se fait inscrire sous les prénoms de Julie-Marat (1), tandis qu'une autre vient faire à la commune cette déclaration solennelle : « Nous avons juré d'élever autant de Marat que nous aurons d'enfants; nous leur donnerons pour Évangile les collections entières des œuvres de ce grand homme.»

Un patriote, du nom d'Orain, apporte au club des Cordeliers son enfant, que le président recoit, embrasse et remet à quatre jeunes filles, vêtues de blanc. On l'enveloppe dans un drapeau tricolore ; puis deux prêtres mariés le baptisent au nom du Très-Haut et de la Liberté, sous le nom de Brutus-Marat Lepelletier (2).

À Auch, on vit un Paris-Marat ; à Brest, dans une fête de l'Être suprême, l'officier de l'étatcivil inscrivit un Théophile-Marat, à côté d’une Unité-Cornélie. À Valogne, un enfant fut appelé Sans-Culotte-Marat.

Des hommes faits briguèrent aussi cet honneur : Dorat-Cubières, le secrétaire-adjoint gref-

fier de la commune, voulut remplacer son pre-

mier parrain par Marat. On assure même que le

(1) L'abbé Gaume, Révolution, III et XX. (2) Bougeart, Marat, t. Il. — Voir aussi le Journal de la Révolution française, t. XIV, p. 721,