Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

MARAT INCONNU 263

> Nous remplissons, disaient-ils, les volontés de notre frère, en reconnaissant la citoyenne Evrard pour notre sœur ; et plus loin : « pénétrés d'admiration et de reconnaissance pour notre chère et digne sœuwr, nous déclarons que c'est à elle que la famille de son époux doit la conservation des dernières années de sa vie... et nous tiendrons pour infâmes ceux de sa famille, s’il s'en trouvait quelqu'un, qui ne partageât pas les sentiments d'estime et de reconnaissance que nous lui devons... (1) »

Comme pour sanctionner cette déclaration, n'avons-nous pas l'exemple de ces deux femmes, l'épouse et la sœur, qui unissent leur chagrin et leur malheur pour s'aider mutuellement à les supporter ?

Simonne Evrard était (2) d'une taille: un peu au-dessus de la moyenne (1",62). Elle avait des cheveux et des sourcils bruns ainsi que les yeux, le front ordinaire, la bouche grande, le menton rond, le nez aquilin, le visage ovale. Elle habitait vers 1795 avec la sœur de Marat dans la rue Saint-Jacques, n° 674, division des Thermes, et

(1) Journal de la Montagne, n° 85. — V. notre article dans la Revue des Sciences et des Lettres du 15 janvier 1889.

(2) D'après son signalement. (Bougeart, Marat, l'Ami du Peuple, t. U, p. 347).