Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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tant bien des droits. Si elle ne pouvait prétendre à se déclarer la veuve de Marat, elle pouvait du moins affirmer qu'elle avait failli être sa femme.

Au moment où poursuivi par les agents de Lafayette, Marat, traqué comme un fauve, cherchait un asile, Simonne l'avait recueilli, sans autre souci que celui de sa qualité de persécuté, Il voulut lui en témoigner sa reconnaissance en l’épousant.

« Marat, qui ne croyait pas qu’un vain cérémonial formât l'engagement du mariage, voulant néanmoins ne pas alarmer la pudeur de la citoyenne Evrard, l'appela par un beau jour à la croisée de sa chambre; serrant sa main dans celle de son amante, prosternés tous les deux à la face de l'ÉÊtre suprême.

> C'est dans le vaste temple de la Nature, lui dit-il, que je prends pour témoin de la fidélité éternelle que je te jure, le Créateur qui nous entend (1). »

On trouverait une preuve plus certaine de cette promesse de mariage dans l'inventaire des papiers de la victime, libellé de la main même de Marat (2).

Faut-il achever de convaincre les incrédules ? Lisez alors la déclaration faite par les deux sœurs et le frère de Marat :

(1) Journal de la Montagne, n° 53. (2) Idem, n° 58.