Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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bibliophile et amateur d'autographes; tous hommes d'opinion différente, mais s'exprimant avec toute la courtoisie et la sage mesure de gens de bonne compagnie.

On comprend sans peine que les deux derniers surtout — les collectionneurs sont féroces comme tous les passionnels! — n'attendaient que le moment où ils pourraient se partager les dépouilles de celle que la misère réduisait tous les jours à abandonner une à une les dernières épaves de sa fortune, ces souvenirs de famille que les exigences de la vie devaient la contraindre à émietter.

Aimé Martin devint ainsi le possesseur d'un manuscrit autographe de l’umi du peuple, un roman de cœur (1), écrit dans le style de Rousseau, et qui, après tout, n'aurait peut-être pas fait trop mauvaise figure à côté de /a Nouvelle Héloïse ou des Réveries d'un promeneur solitaire (?).

(1) Les Aventures du jeune comte Potowshi attribué, selon toute vraisemblance, (croyons-nous pour notre part) à Marat par le bibliophile Jacob. Nous avons eu le manuserit sous les yeux, et nul doute que l'écriture ne soit celle du conventionnel.

(2) A la mort d'Aimé Martin, le bibliophile Jacob songea à publier ce péché de jeunesse de Marat sous le titre fallacieux de: Un roman de cœur; et comme pour affriander le bon publie, le manuscrit original resta exposé dans les bureaux du Siècle, où tout le monde fut admis à le voir. C'est ce même manuscrit, écrit d'une écriture fine