Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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Le colonel Maurin, lui, recueillit dans cette succession anticipée de nombreuses pièces, bustes, portraits, ete., et surtout les épreuves du journal que Marat corrigeait dans son bain, quand il fut frappé par Charlotte Corday.

Un futur historien, alors simple étudiant en droit, Villiaumé, fréquentait, à cette même époque, chez Albertine. C’est à ce jeune homme, déjà épris de recherches sur les hommes et les choses de la Révolution, que la sœur de Marat, alors âgée de soixante-treize ans, n’espérant plus vivre bien longtemps, transmit la collection des Œuvres politiques de son frère, classées en . douze volumes par lui-même.

Le but de Marat était d’en publier une nouvelle édition pour que la postérité ne püût se _méprendre sur les vrais et les faux numéros de l’'Ami du Peuple.

C'est cette même collection que Villiaumé prit la précaution de faire relier dans son appartement, et sous ses yeux, et dont il se servit pour

son Æistoire de la Révolution.

[Nous savons aujourd'hui que cet exemplaire complet du journal l'Ami du Peuple, annoté de la main même de Marat, passa, après la mort de

et gracieuse, une écriture presque féminine, qui a figuré à l'Exposition historique de la Révolution, organisée avec tant d'intelligence et de goût en 1889 dans la cour du Carrousel.