Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits
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de secours pour les réfugiés italiens. Les Registres de la Bourse ne font point mention de Jean Mara, qui n'eut sans doute pas à recourir à cette association charitable (1).
Au reste, il entra, dès son arrivée dans le pays, comme chimiste dans une fabrique d'indiennes (2).
Il ne fit qu'un court séjour à Genève, puis vint se fixer à Boudry. A la suite d'une mission de confiance, il reçut la bourgeoisie de cette commune, ce qui équivalait à un vrai titre de noblesse. Il habitait dans le bas de la ville une maison de modeste apparence, qu’on pouvait voir encore, il y a quelques années, entre l’auberge du Lyon d'Or et le bureau de la Préfecture (3). Cette maison fut le berceau natal de l’homme qui devait jouer un si grand rôle dans le drame révolutionnaire.
De Boudry Jean Mara se rendit avec sa famille à Neuchâtel, où il passa quatorze ou quinze aps, vivant des leçons qu'il donnait, en qualité de précepteur. Quand survinrent les troubles du
(1) Son témoin, Mendez, s’y trouve inscrit, pour une faible somme, il est vrai : « Du 3 juin 1742, on a résolu de donner quatre écus au nommé Mendes, ci-devant juif vénitien qui a esté malade ». (Reg. de la Bourse italienne, vol. de 1726-1753, p. 169. Bibl. Publ. de Genève).
(2) Musée Neuchâtelois, p. 125, 1864.
(3) La reproduction de cette maison par la photogravure figurait dans le catalogue de la vente Bovet.