Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

20 MARAT INCONNU

L'épouse de Jean Mara, Louise Cabrol, que M. Bovet appelait « une genevoise », bien que qualifiée, dans le contrat de mariage, de « native de Genève, >», a dù naître aux environs. Son acte de baptême n'a pu, en effet, être retrouvé dans les Registres de la ville, pas plus que l'acte de mariage.

Dans l’ancien droit genevois, le contrat de mariage pouvait aussi bien être fait après qu'avant la célébration de la cérémonie; or l’acte constate que le mariage n'est pas encore célébré.

Comme son nom l'indique, Louise Cabrol était d'origine française. Son père, fils de David Cabrol, de Castres en Languedoc, perruquier, avait été reçu habitant de Genève le 15 octobre 1723. De juillet 1725 à juin 1734, ileut six enfants, baptisés à Genève, de sa femme, Pauline-Catherine Molinier (fille de Bernard Molinier, perruquier) qu'il avait épousée le 24 octobre 1723 (1).

On présume que Bernard Molinier, comme son gendre Cabrol, était un réfugié français, venu à Genève pour cause de religion.

Jeau Mara dut arriver en Suisse avec quelques ressources. Il fonctionnait, à cette époque, à Genève, une Bowrse italienne, sorte d'institution

(1) Contrat du 12 dans les minutes du notaire Louis Pasteur, vol. XL, fos 135 vo — 137 vo.