Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits
MARAT INCONNU 33 . français, l'anglais, l'italien, l'espagnol, l'allemand, le hollandais, le grec et le latin (1).
Un ancien bibliothécaire suisse, M. F. Bovet, rapporte qu'il a eu entre les mains un exemplaire du Florus franciseus du père Berthault, appartenant à Marat. On lisait, à la garde du volume, le nom du futur conventionnel, accompagné de cequalificatif étrange: Etudiant en humanité ! (2)
On devine déjà ce désir ardent de s’instruire, qui va pousser l'élève studieux à visiter la plupart des capitales de l'Europe, pour augmenter son bagage de connaissances scientifiques.
Dès 1760, il aurait sollicité du roi Louis XV la faveur d'être attaché à l'expédition de l’abbé Chappe d’Auteroche, envoyé à Tobolsk pour observer le passage de Vénus sur le soleil. Sa demande ne fut pas agréée (3).
La mort de sa mère, qu'il avait toujours entourée de soins affectueux, entraina ses dernières hésitations. Convaincu que les voyages sontle complément obligé d'une solide éducation, il se décida à partir à travers le monde, pour s'initier aux mœurs et aux lois des peuples, et aussi pour s'assimiler plus parfaitement leur langue.
(1) Bougeart, Murat, l'Ami du peuple, I, 13.
(2) Le Quérard, 1856, 464 et suiv.
(3) Chéron de Villiers, Marie-Anne-Charlotte de Corday, p. 3