Marie-Antoinette et l'intrigue du collier
ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 103
manière d’une relation officielle ou d’une composition.
Aux observations que nous avons déjà présentées, nous ajouterons les suivantes :
D'abord, on est réduit à tout expliquer par cet argument vraiment trop facile que la comtesse de La Motte était le génie même de l'intrigue, et le cardinal de Rohan un prodige d’imbécillité,
Or, il est assez connu que le prince avait un esprit vif et cultivé. Dans son ambassade de Vienne il avait montré beaucoup d’intelHgence et d’habileté, et ses opérationsdiplomatiques n'avaient pas été sans quelque éclat. On peut en voir quelques détails dans les mémoires de Georgel, et ailleurs. Dans ses interrogatoires, il est habile, sagace et prudent, et il ne s'écarte jamais par un seul mot du plan général de sa défense.
Me de La Motte, au contraire, est pitoyable par ses assertions absurdes, ses invraisemblances grossières et ses contradictions, et elle ne donne en aucune manière l'idée d’une intrigante supérieure, Elle est audacieuse, mais inepte, cynique, mais inhabile, et l’on a vraiment peine à admettre qu'avec aussi peu de moyens une telle créature ait obtenu de si étonnants résultats .