Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

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que faiblement atténué par une petite pension obtenue de la pitié royale, et par de menues escroqueries auxquelles les gens de qualité maltraités par la fortune pouvaient alors avoir recours sans honte et sans trop déroger.

Au milieu des péripéties romanesques de sa vie, l’héritière des Valois fut mise en relation avec le cardinal de Rohan, en 1781, et ne tarda pas à prendre une grande influence sur son esprit, — et sur ses sens — car il est hors de doute que des rapports de la nature la plus intime ont existé entre eux.

Le cardinal, rappelons-le en deux mots, avait été d’abord coadjuteur de son oncle, le cardinal Constantin de Rohan, évêque de Strasbourg. En cette qualité, il reçut solennellement dans cette ville Marie-Antoinette, lorsqu'elle arriva en France pour épouser le dauphin (1770). Deux ans plus tard, il obtint l'ambassade de Vienne, à laquelle aspirait le baron de Breteuil, qui naturellement devint son plus ardent ennemi. Mais il suscita contre lui une inimitié plus redoutable encore, celle de MarieAntoinette, en se faisant à Vienne l'écho des accusations de légèreté dont elle était l'objet. « Cette princesse, dit M" Campan,