Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 5r

Ainsi il résulte que l'attention de la reine était suffisamment éveillée dès le 12 juillet, et probablement plus tôt, répétons le, car nous ne voyons point qu’on ait allégué aucune raison contre le témoignage de l’abbé Georgel. Mais il y a plus : avant la confidence du bijoutier, une autre personne avait déjà entretenu Marie-Antoinette de cette affaire. Baudard de Saint-James, riche financier, créancier de Bœhmer, et à qui le

- cardinal avait positivement déclaré qwil ayait vu entre les mains de la reine la somme destinée au premier paiement, que cette princesse avait même voulu la lui remettre pour la donner aux joailliers, mais qu'il avait refusé, et qu'il s’en repentait, car il craignait que cette somme ne fût dissipée avant l'échéance. (Déposition de SaintJames.) « J’ignore, dit M" Campan, avec quelle légèreté l'avis de Saint-James fut communiqué ; je sais quil fit trop peu d'impression sur la reine. »

Ainsi, cette fois encore, Marie-Antoinette n'aurait pas compris !

Est-il possible d'imaginer que le banquier, inquiet pour son argent, et qui ne faisait cette ouverture que pour s'assurer de la réalité ‘du marché, est-il possible de croire que ce clairvoyant homme d’affaires