Marie-Antoinette et l'intrigue du collier
ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 55
Quelques jours se passèrent encore. Enfin Bœhmer fut appelé à Trianon, devant la reine. Laissons encore parler Mm° Campan, car on se heurte à chaque pas à des contradictions si choquantes, qu’il est nécessaire de les faire toucher du doigt,
« La reine le fit entrer dans son cabinet, Jui demanda par quelle fatalité elle avait encore à entendre parler de sa folle prétention de lui vendre un objet qu’elle refusait constamment depuis plusieurs années... » On ne pourrait trop s'étonner de l'opiniâtreté de la reine à s’imaginer qu’on veut lui vendre le collier, quand tout le monde lui crie aux oreilles qu’on le lui a vendu.
Comment! Bœhmer a écrit, il a parlé, et elle ignore! Saint-James a parlé, et elle ignore! Elle-même a chargé sa femme de confiance de faire une enquête; cette dame, un peu avant le récit de cette entrevue, rapporte par demandes et par réponses le long entretien qu’elle a eu.avec Bœhmer, qui est entré dans les détails les plus circonstanciés, les plus minutieux, sur lachat du collier, sur le retard de paiement qui le
mer a reçu cet argent? Que Mme Campan s'accorde au moins avec elle-même.