Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

AT

ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 27 "

que cet homme m'avait dit, et que je croyais ne pas devoir lui taire, quelque peine que j'éprouvasse à l’entretenir de semblables infamies. Elle me fit répéter plusieurs fois la totalité de l'entretien que j'avais eu avec Bœhmer... »

C’est le lendemain que le joaillier fut appelé. Il est donc évident que la reine se moquait de lui en feignant de croire qu’il plaidait de nouveau pour la vente de son collier tandis qu'elle savait très-bien qu’il pleurait pour son argent. C'était un persiflage de comédie: Au reste, ce jour là même, elle joua Rosine, du Barbier, et le bijoutier fut berné comme le tuteur.

Cependant le malheureux Bœhmer, à bout de paroles et de prières, finit par s'écrier : « Madame, il n'est plus temps de feindre ; daignez avouer que vous avez mon collier, et faites-moi donner des secours, ou ma banqueroute aura bientôt tout dévoilé. »

Troublé, désespéré par les dénégations de la reine, il alla se consulter avec son associé, que quelques paroles de Mme de La Motte avaient également jeté dans l’incertitude, et tous deux résolurent, dans leurs perplexités, de s'adresser au cardinal. Admis auprès de lui, Bassenge, après diverses