Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
8
FERSEN ET BARNAVE | ft
Et il part pour Paris dans l'espoir de prendre du
. sérvice dans l'armée française. Le grand roman de sa
vie va commencer.
Lorsque Fersen est présenté par Creutz à Louis XVI et à Marie-Antoinette, la Reine lui sourit en disant : « Ah! c’est une vieille connaissance. » Il entre alors dans le cercle intime du Trianon. Il est de toutes les petites fêtes, chez la Dauphine, chez la princesse de Lamballe, chez madame de Polignac. Il est en grande faveur. Creutz écrit à Gustave IT que la Reine ne peut pas le quitter des yeux. Marie-Antoinette est émue et le regarde en chantant la strophe de Didon : Ah! que j'ai été bien inspirée en vous admettant à ma Cour.
Fersen n’a pas tardé à comprendre."Il est lui-même troublé, et sent l'amour naître dans son cœur. Alors il veut fuir, cacher cet amour à tous, à la Reine surtout. Les courtisans lui parlent de sa « conquête ». Il répond qu'il ne s’en connaît pas et n’en cherche aucune. Il demande à servir dans la campagne qui se . | prépare contre les Anglais. Creutz, qui à un peu deviné ce qui se passe, l’aide de son mieux. Fersen est nommé aide de camp du maréchal de Vaux et part avec lui pour s’embarquer au Havre, d’où devait s’opérer la descente projetée en Angleterre. Il écrit
de là à sa sœur :