Mémoire sur la Bastille
L'ŒUVRE DES SEPT JOURS 245
temps de leur donner des successeurs plus authentiques. La patrie en gémit; mais elle les regarda et les regarde encore comme ses sauveurs et ses libérateurs. Ces journées fameuses, si fécondes en événemens plus vrais que vraisemblables, et dont je nai guère tracé que les sommaires, passeront pour des Annales, quand les Brizard ! ou l’un des Tacite qui s’élèveront bientôt sous l’égide des saintes lois qu’on nous prépare, auront recueilli tout ce qu’il faut pour les traiter.
1. M, l'abbé Brizard, citoyen dans le cœur, et l'un de ces rares écrivains dont on ne voudroit pas effacer une ligne aujourd’hui, entre autres excellens ouvrages est auteur ; 1° d’un Éloge de l’illustre abbé de Mably, qui l’aimoit et l’estimoit singulièrement; 2° du livre intitulé : Du Massacre de la Saint-Barthélemy, etc. (Dusaulx.) — L'érudit Gabriel Brizard, éditeur de Mably et en partie de Jean-Jacques Rousseau, avait écrit aussi en 1779 une Histoire généalogique de la maison de Beaumont en Dauphiné. 11 avait pris nettement parti pour le tiers état, dès 1788, dans ses Modestes observations de 23 millions de citoyens français sur le mémoire des princes. Il mourut à Paris le 23 janvier 1793, sans avoir accompli (est-il besoin de le dire?) la grande œuvre à laquelle le conviait son ami Dusaulx.
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