Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)
NOTICE SUR LE GÉNÉRAL GODART IX
présents, el peut-être aussi du contre-coup de cette contrainte visible autour de lui. Sa voix forte et rude faisait dire aussi qu'il avait bien été nommé Roch.
Mais il y avait des causes plus anciennes à la sévérité de cette écorce. Né dans une condition humble et laborieuse, formé ensuite à la discipline du simple soldat, il avait dû, au retour dans la maison de son père, joindre énergie et habitudes régulières, autant que laborieuses, pour garantir dans sa famille l'existence et la sécurité.
Aussi, quand la patrie en danger l’eut rappelé sous les drapeaux, il se trouva d'une trempe vigoureuse, avec un degré singulier d’aversion etde mépris contre toute insubordination et tout désordre.
De là une vigilance intraitable pour la discipline au milieu de troupes nouvelles réunissant, comme tout élan dans les masses, l'élite morale et la lie d’une nation en effervescence. Ainsi, aujourd'hui l'estime pour l’ancien soldat le fait élire tout de suite à un grade élevé ; demain éclate un soulèvement que déjoue sa présence d'esprit, ou que brise son attitude ferme ou même la vigueur de son bras.
Bien qu'on ne veuille ici que suppléer les omissions de ses mémoires en ce qui le touche personnellement, voyons ses soldats, qui, peu de temps après Jemmapes, dans une révolte dont les péripéties durent onze jours, prétendent disposer toujours souverainement des grades, frappent leur chef, trainent des
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