Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)
SUR LE GÉNÉRAL GODART XXVIT
dépit de ses déboires, comme après le mot si dur de Napoléon, à Bayreuth. Même, en face de l'ennemi, au moment où c'est lui qui va engager la terrible lutte de l’automne de 1813, on retrouve l’ancien caporal instructeur au milieu de soldats qui sont presque des enfants; et puis le spectateur compatissant et indigné de leur misère, à Dresde.
Après sa captivité et son retour en France, il avait été, malgré bien des démarches, réduit à la demi-solde, quand la proclamation du 9 mars 4815, au nom du Roi, appela à Paris les officiers supérieurs sans emploi. Il ÿ arrive; Napoléon vient d'y entrer. Il s'y présente comme accouru spontanément, redemande et reçoit son ancien commandement du Tarn. Ses mémoires laisent cette spontanéité, Quelle était sa vraie disposition à un moment où d'anciens républicains comme Gouvion Saint-Cyr, comme Monnier, se prononçaient contre Napoléon ?
Bientôt, au milieu des populations mal disposées, y compris ses amis d'Albi depuis quatre ans, il fut troublé et irrésolu.
Le terme de cette position fausse arriva vite; mais ce fut pour que Godart se vit ballotté sous les insultes et les menaces de la terreur blanche, malgré son adhésion à la seconde restauration; non seulement lui, mais sa femme et ses enfants séparés de lui.
Enfin, la vie sauve, il vint échouer à Saint-Servan auprès de la famille de sa femme.