Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

XXX NOTICE SUR LE GÉNÉRAL GODART

dans l’ouest pouvait leur donner quelque valeur‘.

On ne l'accueillit pas. Mais son vieux sang s'était réchauffé! Au bruit de guerre, les souvenirs des bords du Rhin lui revenaient, et ce que réclamaient de ce côté l'honneur et la sécurité de la France. C'est Landau surtout qui lui tenait au cœur, Landau dont il fallait exiger la restitution!

Il revoyait le drapeau tricolore déployé dans des fêtes nouvelles; il rappelait plus librement un passé commun avec d’autres contemporains de ces grandes choses ;

à Saint-Servan et Saint-Malo c'étaient surtout des officiers de mer, et particulièrement l'amiral Epron.

Dans un voyage à Rennes, à la suite d’une réunion pareille, un matin, son valet de chambre entendit son maitre l'appeler. Il accourut et le vit assis, mais aussitôt renversé sur son oreiller : le vieux soldat était mort ?.

Le dernier souvenir qui me reste après cela, c'est une réunion de la famille, un soir d'été, dans cette chambre maintenant inhabitée, où se trouvaient admis même les enfants gardant l'impression du respect craintif que sa pensée leur avait toujours inspirée; les décorations, les insignes de la franc-maçonnerie (si répandue alors, surtout dans les armées), quelques autres bijoux entrevus et scintillant aux dernières lueurs du jour dans la grande pièce assombrie.

* V. Appendice, n° 3. * V. Appendice, n° 4.