Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)
APPENDICE XXXIIT
Sorpars! vous n'avez plus de PATRIE, la République n'existe plus, et votre gloire est ternie; votre nom est sans éclat et sans honneur. Un TYrAN s’est emparé du pouvoir ; et ce Lyran, quel est-il?..... BONAPARTE.....!
Lâche déserteur de vos drapeaux, infâme assassin de vos Chefs et de vos Compagnons; tous les crimes lui sont familiers pour satisfaire ses vues ambitieuses. Consultez vos frères d'Égypte : ils vous diront à quels maux horribles il les a exposés en les abandonnant; ils vous diront que sa main meurtrière a dirigé le poignard qui leur a enlevé le chef le plus vertueux et le plus digne de les commander ; ils vous diront enfin que ce Tyran FAROUCHE, eraignant que ses crimes ne soient dévoilés, a fait circuler le poison jusques dans les veines de ceux d'entre eux que le fer de l'ennemi avait mis hors de combat. Mille atrocités semblables se présentent à notre mémoire; mais notre plume répugne à les tracer.
Quel était votre but en combattant pour la République? d’anéantir toute CASTE NOBLE Où RELIGIBUSE, d'établir l’ÉcaLivré la plus parfaite... Votre butétait rempli; mais votre ouvrage ne subsiste plus. Les ÉMIGRÉS sont RENTRÉS de toutes parts; des PRÊTRES HYPOGRITES sont SALARIÉS par le Tyran. Les uns et les autres composent son conseil; les uns et les autres occupent les emplois, les dignités. C'est en vain que vous avez vaincu partout Ces ENFANTS DÉNATURÉS, armés contre leur patrie; leurs crimes sont des titres de recommandation; leurs services sous les drapeaux de nos ennemis leur procureront les récompenses que l’on refuse aux vôtres. Déjà beaucoup d’entre eux ont osé venir se mêler dans vos rangs, beaucoup occupent les premières places parmi vous; et vous êles assez lâches pour le souffrire Attendrez-vous que ceux qui ont partagé vos fatigues et