Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 313

tion. On fait un trafic sur les subsistances.. et les malheurs qui arrivent en Espagne sont la plupart occasionnés par les exactions les plus honteuses. » (Lettre de Masséna à Berthier incriminant surtout le VI° et le VIII corps [Ney etJunot], 25 juillet 1810.)

Il écrivait aussi : « Notre misère est grande ayant même d'être engagés dans les opérations militaires.

« … Du grand au petit tous pillent; on y tire parti non seulement des choses, mais encore des personnes. Les subsistances, les hôpitaux, les contributions ont été et sont encore les sujets de désordres les plus honteux. Il y a bien des choses que je dirais à Votre Majesté si j'avais l'honneur d’être près d'elle, que je ne puis pas écrire. .

« Si les Espagnols n'étaient pas en insurrection, et qu'on voulût les y mettre, il serait impossible d'employer des moyens plus propres à cet objet.

« 2 août. »

Kellermann, de son côté, écrivait : « Il existe les abus les plus scandaleux dans la réception des immenses quantités de grains qui partent de tous les points de mon gouvernement. »

« 2% août. »

Mais la responsabilité de la misère devait remonter plus haut. En septembre, au moment de l’entrée en Portugal, le VIe et le VIII corps n'avaient touché qu'en partie la solde de juin, le I® corps n’avait rien touché depuis le 1f" mai. Les maladies, dans les trois derniers mois, avaient emporté 5,000 hommes.

1810 (A9, p. 147.)

Indiscipline et violences en Espagne et en Portugal (1808-1811).

Le premier exemple retentissant de ces violences fut le sac de Cordoue, en juin 1808. Puis ce fut le sac d'Oporlo en 1809.

(Voir un rapport du colonel du 47°.)