Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 347

Le 20, la brigade Godart, remplacée par la brigade Mesnard, se posta en arrière à Pernes.

A la fin de novembre, elle revint à Alcanhède, Abrahao, Aldea de Ribeira, où elle était en contact avec la division Solignac.

1810 (A 13,p. 158.)

Détresse et expéditions régulières de maraude de l'armée de Portugal (octobre A810-janvier 1811).

Les Francais, dans leur marche sur Lisbonne, avaient toujours trouvé le vide imposé systématiquement par les Anglais. L'intendant général de l’armée de Portugal écrivait, le 20 octobre : « Jamais armée d'invasion n’est arrivée à sept lieues de la capitale d’un pays sans avoir rencontré un seul de ses habitants. »

La détresse en résultait pour les envahisseurs, et l'impuissance de l'administration. Masséna ne put faire respecter les attributions de l’intendance pour la garde et la distribution des subsistances. Il écrivait (25 octobre) qu'un tiers de l'armée était dispersé en maraudeurs. C'est le VIE corps qui manquait le plus de viande.

Chaque corps d'armée eut son troupeau, son magasin, ses moulins, et fit des expéditions et des parlages du butin en dehors du service administratif. Dans les nouveaux postes occupés le 19 novembre, ce fut l'objet des premières préoccupations. Un croquis, tracé vers le 20 novembre, détermina même pour chaque corps le territoire où s’étendraient ses battues. Le VIIIS corps eut la moitié de la plaine de Galgao, entre lAlviella et l'Almonda. =

Ce partage de lerritoires n’était pas chose nouvelle. Ainsi on l'avait vu, en 1809, à la grande armée, après les opérations militaires. Mais il n'avait pas ce caractère d’àpreté terrible dans son exécution. Il y eut de vives contestations quand le pays d’Alcobaca, une des localités attribuées au VILI* corps, fut visité par le général Gérard, du IX° corps, dans une expédition de six jours; quand les officiers du VIIF corps empêchèrent (25 novembre) le commissaire ordonnateur du VI® de prendre des grains à Pombal. Ney se plaignit encore que les maraudeurs du Icorps empiétaient sur son district (fin de décembre).

Les moulins aussi furent partagés à diverses reprises. On les