Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
É 608 car on peut fe mafquer un inftant , mais on ne fe contrefait pas toute la vie.
Je conçois qu'il y.a des hommes d’une ame aflez forte pour fixer toutes leurs penfées . & leurs occupations fur l’état qu'ils ont embraflé : ceux-là sy diftinguent & réufliflent certainement; & ce n’eft.que ce goût & cette obftination dans un même travail, qui dans chaque
cience ont produit de grands hommes. Maïs je
Pavoue , & ce n’eft pas dans l'intention de faire mon éloge, j’eus befoin de diftraétions dans te férieux des études médicales, &c je les cherchai dans des occupations littéraires.
Des leétures de tout genre fefaient depuis long-tems toute mon occupation ; à la manie de lire fuccédait par fois celle d'écrire : cependant j’eus pendant plufieurs années le bon efprit de contenir cette derniere,
Ce fut la découverte du magnétifine animal & l'arrivée de Mejmer à Paris, qui m’arracherent mon premier coup-d’eflai. Etonné de cette plaifante façon d'exercer Part médical, je fs en 1784 imprimer à Paris un poëme burleique intitulé : da Mefinériade,
Ce léger farcafme contre les impofteurs & les dupes fut le premier motif de la haine que m'ont fouvent fait reflentir dès lors plufieurs ennemis puiflans. Il eft bien naturel en effet que les amis des ténébres déteftent toute la vie ceux qui ont le courage d'y porter des rayons de lumiere.
2. 5. Le magnétifme fefant grand bruit à Paris; je ne pouvais cependant pas, comme mé-