Mémoires sur la Révolution française

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moi-même très-affectée du sort de cet infortuné, que je connaissais depuis bien des années; c’élait l'ami intime du pauvre duc de Biron, et j'avais passé des semainesavec lui dans la même maison. C'était un homme fort agréable, quoique un peu fat. Il avait beaucoup de talents et dessinait à merveille. Il avait fait un trés-bon portrait de moi, qu'il donna en nous quittant à la pauvre petite madame de Custines. Sa malheureuse femme fut inconsolable pendant quelque temps, mais elle aussi était Française, et son mari n'avait jamais eu beaucoup d’attentions pour elle. L'autre dame n’a jamais souri depuis la mort de M. de Beauharnais.

Tous les cinquante.furent exécutés lelendemain;ils revinrent nous dire adieu dans notre prison. Le pauvre Champcenetz montra plus de courage que son frère n’en avait eu avec moi. Je dis adieu au prince de Salm, mais sans le plaindre beaucoup; il avait été presque Jacobin. Le duc de Charost était une espèce de fou;

il descendait du grand Sully et avait épousé made-