Mémoires sur la Révolution française

LE RÈGNE DE LA TERREUR 209

moiselle de Sully, qui était immensément riche. Nous ne voyions jamais Hoche, qui, à cette époque, était étroitement renfermé dans un cachot, mais enfin on lui permit de se mêler aux autres prisonniers, ct il venait souvent de notre côté. C'était un trèsbeau jeune homme, d’un air très-militaire, très-gai et très-galant. Son père avait été cocher particulier de Louis XVI, et lui-même avait été élevé, dès son enfance, au dépôt des gardes françaises. Je crois que c'élait un excellent officier, du moins je lai entendu dire à Pichegru. Hoche fut mis en liberté avant la mort de Robespierre et on lui donna un commande- | ment. À l’époque de sa sortie de prison, nous n'avions guère d'espoir d'échapper à la guillotine. Chaque jour il partait des prisonniers qu’on y menait et nous étions presque désespérés.

Un pauvre homme et sa femme, qui avaient un petit théâtre de marionnettes aux Champs-Élysées,

furent amenés dans notre prison pour avoir exposé 12%